Aux sources de la conspiration

Nous publions ci-dessous une analyse très pertinente sur les sources et les origines du conspirationnisme, en provenance du collectif Luftmenshen.

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Andreas Breivik prétendait que les musulmans étaient le plus grand mal de la Terre et qu’ils avaient été amenés à la toute-puissance par les communistes depuis 1945.

Mais lorsqu’il a choisi de passer à l’acte, Andreas Breivik n’est pas allé flinguer le président de la Corée du Nord. Il n’a pas non plus ciblé un dirigeant musulman.

Andreas Breivik est allé tuer des jeunes gens venus assister et participer au camp organisé par un parti social-démocrate. Des jeunes gens qui pour la plupart étaient gamins ou même pas nés pendant la période à laquelle le tueur fasciste fait référence.

Pendant toutes ces années de réflexion et d’élaboration de son plan, pas un seul instant, Brevik n’a pensé à aller rejoindre les partisans de ses théories qui pullulent de par le monde : il n’est pas allé se battre en Tchétchénie, en Serbie ou ailleurs. Forcément, cela l’aurait mis dans une situation tout à fait différente, armé…mais contre d’autres hommes armés, pas contre des jeunes gens dont beaucoup étaient en maillot de bain.

Pourtant, Breivik se définit comme un chevalier, fait référence à l’ordre des Templiers. Sans avoir un seul instant, toutes ces années, réfléchi au ridicule monstrueux mais ridicule quand même de sa comparaison. Breivik n’a vu aucun souci à mener ce qu’il appelle une « croisade », en parcourant quelques dizaines de kilomètres, pour combattre contre ses compatriotes désarmés.

Dans l’imaginaire du jeune fasciste, il est un combattant courageux, et rien ne le fera douter de ça.

Le manifeste d’Andreas Breivik fait 1500 pages. De fait, la longueur, les redondances, les références innombrables à des théoriciens multiples, mais aussi les digressions sur une anecdote constituent une caractéristique commune de ce manifeste avec une littérature qui a connu beaucoup de succès ces dernières années : le pamphlet conspirationniste, sous forme d’écrit ou de vidéo, et quel que soit son contenu précis est toujours extrêmement long.

Pourquoi cette longueur ? Pour en avoir une idée, on peut par exemple, se pencher sur l’ « explication » donnée par Alain Soral de la tuerie d’Oslo. Pour tous les fascistes qui ne sont pas prêts à assumer les tueries de masse dans l’immédiat, l’affaire Breivik était évidemment un peu gênante. Il fallait donc qu’elle ne soit pas ce qu’elle paraît et même l’inverse de ce qu’elle paraît.

Pendant de longues minutes, Alain Soral va parler du sionisme, de l’affaire DSK, de la guerre en Libye, de tout sauf de l’extrême-droite pour en arriver finalement à cette conclusion : les attentats d’Oslo fragilisent Marine Le Pen, il s’agit donc d’un complot du système contre le Front National.

Comment est-ce possible, quels sont les faits qui permettraient de relier Breivik à des « agents du système » ? Soral ne pose pas cette question et n’y répond pas. Il se fonde simplement sur d’autres complots antérieurement bâtis par lui-même, dans lesquels le « système » mettait Marine Le Pen en avant parce qu’ainsi la victoire était assurée pour le candidat du « sionisme international », DSK, en 2012. Celui-ci ayant eu quelques problèmes, le « système » a dû changer ses plans : il fallait faire baisser Marine Le Pen dans les sondages, et pour ce faire la décrédibiliser avec un attentat  commis par un soi-disant militant d’extrême droite…en Norvège.

Résumée en quelques lignes, la thèse de Soral est évidemment totalement absurde : mais toutes les thèses conspirationnistes le sont de la même manière, pas seulement dans leur désignation d’ennemis imaginaires qui sont parfois carrément des extraterrestres ou des immortels à la Highlander, mais dans le comportement imputé à ces ennemis imaginaires. L’exemple le plus monstrueux mais aussi le plus probant est celui du complot sioniste élaboré dès le 19ème siècle et qui aurait trouvé son aboutissement avec la création de l’Etat d’Israel, après que les « sionistes » aient objectivement soutenu le nazisme pour se faire passer pour des martyres. Prenons un instant pour argent comptant ce que pensent les fascistes des Juifs : des hommes très intelligents connectés entre eux comme aucun autre peuple ne l’est, ayant à leur disposition des moyens qu’aucun autre peuple n’a, l’argent et le contrôle des hommes politiques partout dans le monde depuis deux millénaires.

Avec toute cette puissance, toutes ces possibilités, ce peuple ne trouve pas d’autre méthode pour obtenir un bout de terre somme toute assez petit que de mettre au pouvoir les nazis dont même les négationnistes s’accordent à dire qu’ils ont persécuté les Juifs et leur confisqué leurs biens matériels ? Ce peuple , contrairement à toutes les autres nationalités qui ont émergé au 19ème siècle et exigé un Etat, n’a pas d’autre solution que provoquer son propre massacre pour obtenir ensuite réparation ?

Et pourtant ça marche. Et pourtant, démonter point par point ces théories absurdes n’a absolument aucun effet sur celui qui est entré de plein pied dans la logique conspirationniste.

Nous ne parlons pas ici de ceux qui la propagent pour leurs propres intérêts politiques et n’y croient pas eux-mêmes un seul instant. Mais de tous ces gens qui n’en ont visiblement aucun, et pourtant deviennent un jour des convaincus définitifs que plus rien n’ébranlera.

Ces dernières années, nombreux sont ceux, à gauche et à l’extrême-gauche qui ont vu des camarades sombrer et changer irrémédiablement, pour finalement se retrouver côte à côte avec des militants clairement membres de cette extrême-droite qu’ils avaient affirmé combattre depuis des années.

Nombreux sont ceux qui font aujourd’hui cette amère expérience après avoir écrit un article qui pointe objectivement l’appartenance de tel ou tel mouvement conspirationniste à la sphère fasciste, qui recense toutes les preuves montrant que tel militant fréquente des néo-nazis ou des membres du Front National. La démonstration n’a jamais l’effet attendu : l’ex-camarade devenu conspirationniste n’est pas horrifié par ces révélations, il ne subit aucun choc particulier, il ne se remet en cause sur rien. Au contraire, c’est généralement à ce moment-là qu’il rompt définitivement les liens avec son ancien camp et décide que l’ennemi est désormais l’antifasciste. C’est à ce moment qu’il assume totalement d’être ce qu’il est devenu depuis longtemps, un militant du fascisme.

Lorsqu’en 1941, la Shoah par balles commence en Pologne et se poursuit tout au long de l’avancée allemande en Russie, les Einsatzgruppen, composés de nazis convaincus et formés ne seront pas les seuls exécutants des massacres de masse, pas les seuls à tuer dans la même journée , un par un, tous les habitants d’un village, les hommes, les femmes, les bébés et les vieillards.

En renfort, des réservistes qui jusqu’ici n’ont même pas participé à la guerre en tant que telle, sont envoyés sur le front de l’Est : ces hommes, pour beaucoup, ont la quarantaine et n’ont donc pas éduqués dès leur plus jeune âge par l’appareil d’Etat nazi, beaucoup d’entre eux ne sont pas membres ou alors membres très récents du NSDAP.  Pourtant quelques semaines après leur arrivée, tous sans exception participeront physiquement aux tueries de masse, alors même que le choix leur est laissé de ne pas le faire.

Les officiers de l’encadrement nazi, avant les massacres prennent soin de leur expliquer la « raison » de ces massacres de civils : les Juifs ont provoqué collectivement la guerre, les Juifs sont prêts à tout  pour éradiquer les aryens, les enfants sont des fanatiques encore plus dangereux que leurs parents, car le soldat allemand s’en méfiera moins et se laissera tuer par surprise.

Les recherches sur cette partie de l’extermination n’ont eu lieu que dans les années 90 , et elles ont provoqué un immense débat en Allemagne et ailleurs : notamment parce qu’elles mettaient en lumière une réalité difficilement supportable : le nazisme et sa dimension exterminatrice n’était pas seulement incarnée par des fanatiques. A un moment quelque chose s’était produit dans la conscience collective, quelque chose qui allait amener des gens ordinaires à tuer massivement, eux qui n’avaient jamais tué, et pas dans le cadre d’une guerre face à des hommes armés, mais dans le cadre de massacres commis sur des civils sans défense. Pas lors de bombardements qui éloignent la vision de la mort, mais lors de journées entières passées dans sa réalité concrète, le sang et les hurlements d’une victime après l’autre.

Entre la croyance et le besoin absolu de faire comme si l’on croyait, la frontière est parfois très floue. Lorsque le bénéfice qu’on croit retirer de l’appartenance à un groupe donné nous paraît essentiel, et que cette appartenance est conditionnée à l’adhésion à certains principes, à certains comportements qui en eux même sont visiblement barbares, l’existence d’une justification devient impérative.

La grotesque théorie du complot qui aurait impliqué même les enfants Juifs était cependant la seule qui permette, même de manière démente de justifier leur assassinat. Et refuser de tuer ces enfants, c’était pour le réserviste allemand s’exclure de la communauté nationale, et pas idéologiquement, mais immédiatement, se retrouver brusquement séparé de son unité en temps de guerre, dans un pays étranger, rapatrié ensuite mais de manière humiliante.

Dans ce contexte, la question de l’absurdité de la théorie elle-même n’avait évidemment pas la moindre importance, au regard de ce qu’elle apportait en étant partagée publiquement par les hommes d’une même unité : en scellant la déshumanisation totale des victimes, réduites aux parties d’un tout défini comme le mal absolu, elle évitait toute remise en cause aux bourreaux, concernant leur propre humanité et la portée de leurs actes.

Nous ne sommes pas en 1941, et les adeptes du conspirationnisme ne sont nullement confrontés au choix et à la situation des allemands réservistes face à l’extermination des juifs.

Pourtant, en Norvège, un jeune homme parfaitement ordinaire, qui avait grandi dans une société pacifiée où la violence physique n’est pas quotidienne, a lui aussi pu tuer l’un après l’autre pendant presque une heure, des dizaines de personnes, une par une, dont de nombreux adolescents, soutenu par une logique similaire à celle de ces réservistes allemands, une logique qui organisait le monde autour d’une nouvelle morale, excluant de fait une partie de l’humanité, une logique qui décrétait une guerre en cours et désignait l’ennemi en ces adolescents, un ennemi bien pire en maillot de bain qu’en uniforme, justement parce qu’il n’est pas ce qu’il paraît être.

 

Cette phrase là est le soutènement de toutes les théories du complot, et elle vise ouvertement l’ « ennemi », mais ce n’est pas sa seule signification. La deshumanisation de l’autre n’est pas sa seule fonction.

Revenons à Alain Soral. Si la théorie du complot « sioniste » est fausse, alors la biographie du monsieur est bien creuse : chroniqueur de « tendances » dans les années 80 et 90 , acteur occasionnel, capable de regrouper ses chroniques sur la mode ou les femmes en un bouquin en y ajoutant quelques transitions vaseuses, réalisateur d’un unique film sur la drague unanimement considéré comme raté, invité très secondaire des talk-shows comme faire valoir de sa sœur plus connue, ou pour meubler un peu le vide entre deux stars chez Ardisson, Alain Soral comme tant d’autres intermittents de la télé a raté le virage des années 2000. Les candidats à la médiocrité médiatique sont nombreux, la concurrence est rude.

Mais Alain Soral, contrairement à tous ces autres types tombés dans l’oubli, n’a pas été victime de la logique médiatique du bouffon jetable et interchangeable, une logique qui ne vient pas de tel ou tel patron de télé, mais du fonctionnement même des entreprises télévisuelles. Alain Soral est une victime du « complot sioniste » et cela change tout.  

Ou plutôt il le dit et ça change tout.

Peu importe que Patrice Drevet ou Laurent Petit Guillaume n’aient pas fait de sorties antisémites et aient également été écartés du petit écran, peu importe qu’Alain Soral ait planté sa carrière bien avant ses sorties antisémites.

La logique conspirationniste réécrit tout, et notamment le passé, elle révèle le sens caché des vies qui sans elle, trouvent des explications moins glorieuses.

Dans Mein Kampf, le Juif tout puissant et animé d’un dessein maléfique fait des pérégrinations misérables et banales du jeune Adolf Hitler, de son ratage politique et de son coup d’Etat avorté semblable à mille autres, une épopée fantastique et courageuse face à l’ennemi.

Le même Juif fait de l’ascension ratée du petit bourgeois en crise Alain Soral la même chose, car le Juif est celui qui a repéré ce que personne d’autre n’avait vu, un homme exceptionnel chez ce chroniqueur opportuniste et vide. Les « sionistes » qui sont « derrière chaque divorce » avaient déjà vu que les sorties de Soral sur ces salopes de bonnes femmes qui aiment les durs, n’étaient pas ce qu’elles paraissaient être, de la vulgarité banale, mais une remise en cause de l’Empire du Juif, qui flatte les femmes pour mieux castrer leurs hommes.

Si l’on associe souvent fascisme et crise capitaliste, peut-être reste-t-on trop dans l’économisme, dans le constat des difficultés quotidiennes de la majorité de la population, qui les amène à choisir le camp fasciste. Mais il faut comprendre qu’un licenciement n’est pas juste la perte d’un salaire, que l’impossibilité de construire une carrière, d’acheter une maison à crédit ou autre, n’est pas seulement une frustration matérielle, qu’elle entraîne une crise du sens de la vie, tout simplement.

De même au sein du mouvement ouvrier organisé et de la gauche progressiste qui regroupe aussi des membres de la couche moyenne, la crise se matérialise par une offensive bourgeoise qui ne détruit pas seulement les droits sociaux acquis lors de périodes antérieures du combat de classe. La bourgeoisie s’attaque frontalement au mouvement, qui pour une grande part avait pris l’habitude d’une certaine reconnaissance sociale de sa part, notamment dans ses couches supérieures.

Le militant syndicaliste, habitué à être écouté à défaut d’être entendu n’est plus rien, le militant droit de l’hommiste ou réformiste , qui était considéré comme « représentant » d’une partie de la société est raillé et décrédibilisé comme ringard , décalé et inutile face aux « nouveaux enjeux de société ».

La crise capitaliste est aussi ce moment où la bourgeoisie décide qu’accorder aux prolétaires l’illusion d’être des individus maîtres de leur destin est quelque chose qui coûte trop cher. Ce moment où chacun est ramené à la réalité brutale des rapports sociaux qui permettent la perpétuation du système, ou l’égalité entre les hommes est au mieux une fiction fragile.

La conscience de classe qui en découle est d’abord une conscience négative, par conséquent, elle n’amène pas automatiquement la naissance d’une démarche de révolte positive.

Il n’y pas de fierté prolétaire en soi, et lorsque la bourgeoisie nous ramène brutalement à la réalité de la condition d’exploité, le premier réflexe est certes la haine de l’exploiteur, mais aussi la haine de soi, mais aussi l’envie d’appartenir à la classe qui a un statut social enviable.

La joie du combat avec les autres exploités, le sentiment merveilleux d’estime de soi et des autres qui naît dans la lutte ou l’on apprend la solidarité, ou la construction collective fait éclore de nouvelles structures sociales fondées sur des valeurs positives est quelque chose qui doit être éprouvé pour devenir réel à nos yeux.

Mais cela nécessite un premier pas, celui de l’entrée en lutte et des conditions extérieures, la proximité d’une lutte. Entrer en lutte, c’est toujours mettre en jeu le peu qu’on a à perdre, une stabilité de plus en plus illusoire et temporaire de la vie quotidienne.

Pour toutes ces raisons, une partie des prolétaires ne franchit pas le pas, et reste bloquée au stade de la haine, haine du système perçu comme injuste, mais aussi haine de soi, et sentiment d’avoir raté sa vie.

Une autre partie se retrouve dans les structures du mouvement social, de la gauche ou de l’extrême gauche constituée : mais celle-ci, dans la période de crise du capitalisme actuel se retrouve dans un état de faiblesse extrême. Sa structure et sa logique correspondent à une période antérieure de la lutte des classes, celle où la bourgeoisie accordait encore une grande importance au maintien d’une certaine paix sociale, et en conséquence accordait certaines concessions aux « représentants » souvent auto-proclamés du mouvement ouvrier. Ce modèle n’existe plus, mais la gauche fait comme si et subit donc défaite sur défaite. L’ambiance dans ces structures est donc tout aussi déprimante que celle de la société en général.

Face à l’impuissance, la théorie conspirationniste offre le fantasme de la puissance : quelles que soient ses variantes, elle offre l’apparence de la révolte réussie, sans pour autant nécessiter une remise en cause de soi.

Toutes les théories du complot offrent sur un plateau, à la fois un ennemi surpuissant et vague qui permettra de justifier tous les échecs, et dans le même temps des « représentants » de l’ennemi facilement attaquables parce qu’ils appartiennent à des minorités déjà dominées dans le système capitaliste.

Dans l’univers de la conspiration, le camp du Bien est constitué de tous ceux qui dénoncent l’Enne mi, et le dénoncer suffit à être exempté de toute interrogation sur son propre camp. Tout ce qui est « mal » en ce monde vient de l’Ennemi, pas de nos propres actes, et au-delà, le Mal ne peut exister en dehors de l’Ennemi. Ce qui n’est pas l’Ennemi, est le Bien, et c’est tout.

On le voit très bien dans les théories du complot « sioniste » ou  « islamiste ».

Dans les deux cas, l’adhésion au conspirationnisme va toujours de pair avec le rapprochement concret avec diverses émanations du fascisme organisé ou de l’intégrisme religieux.

Le complot « Juif » ou « sioniste » est le sas presque obligatoire pour celui qui va se ranger aux côtés des dictatures de l’islam politique ou des régimes populistes sud-américains. Grâce à la théorie du complot « sioniste», tout énoncé des faits sur les atrocités commises par ces régimes devient soit un mensonge, soit une manœuvre destinée à salir le camp des Résistants. Et si l’adepte du conspirationnisme veut bien admettre que ces régimes ne soient pas tous « blancs », il le justifiera toujours par le fait que l’Ennemi sioniste ou Juif a créé la situation de guerre initiale qui amène ces quelques « excès ».

De même le complot « islamique » va permettre au locuteur qui l’énonce de pouvoir tenir exactement le même discours raciste qu’un fasciste classique et de collaborer avec ces fascistes assumés, mais toujours au nom de la lutte contre ce Mal absolu que personne ne voit et qui justifie tout.

Le fascisme est la structure politique qui correspond à la forme la plus brutale du capitalisme, le conspirationnisme est le mécanisme par lequel une partie du prolétariat va être amené à soutenir cette structure politique.

Le conspirationnisme est la forme la plus aboutie de ce que certains appellent l’anticapitalisme romantique.

Dans le cadre de la théorie conspirationniste, l’oppression des minorités, matérialisée par la violence quotidienne, physique et verbale contre ces minorités devient un acte de révolte et de résistance contre le « système ». Par un renversement du sens absolu, la guerre de tous contre tous, pilier du capitalisme remplace la solidarité universaliste, fondement du véritable mouvement ouvrier.

Dans le cadre de la théorie conspirationniste, le prolétaire qui s’en prend à d’autres prolétaires, ceux-là même qu’on lui désigne, ceux-là même qui sont déjà les boucs émissaires des politiques, n’est plus un lâche et un barbare, il est celui qui a tout compris et s’attaque à l’ennemi « véritable ».

Dans le cadre de la théorie conspirationniste, celui qui se range du côté des forts et de la bourgeoisie, devient celui qui fait acte de courage devant l’Ennemi.

Pour toutes ces raisons, faire une différence théorique et pratique entre les fascistes et les « conspis », néologisme apparu récemment à l’extrême-gauche , ce n’est pas faire autre chose que souscrire en partie à la théorie conspirationniste, et admettre que les choses ne sont pas ce qu’elles paraissent, et que certains fascistes ne sont pas « vraiment » des fascistes.

Il n’y a aucune différence entre celui qui s’attaque à une femme voilée parce qu’il pense que c’est une sale Bougnoule et celui qui s’y attaque en prétendant le faire parce qu’elle serait membre d’une confrérie d’innombrables venue sciemment attaquer l’Occident.

Il n’y a aucune différence entre le nazi qui justifie les chambres à gaz et l’extermination du passé, et  l’apprenti négationniste qui met en doute certains « détails » de l’histoire et la bonne foi des victimes, pour justifier les persécutions antisémites du présent.

L’antifascisme ne peut consister seulement à démontrer les proximités entre les fascistes et les conspirationnistes, car ce discours seul ne fait que légitimer la théorie conspirationniste, en faisant comme si elle n’était pas à proprement parler une théorie fasciste.

Le conspirationnisme n’est pas une passerelle vers le fascisme, et ceux qui défendent ces théories ne sont pas à la croisée des chemins entre la révolution sociale et le ralliement au fascisme, ils sont déjà arrivés au bout de la route, ils sont des fascistes comme les autres.

Andreas Breivik n’a pas tué des dizaines de personnes, parce qu’il aurait été convaincu par son propre manifeste.

Andreas Breivik a écrit ce manifeste parce qu’il était déjà certain de vouloir tuer des dizaines de personnes, et qu’il avait besoin d’une théorie qui justifie la barbarie et la lâcheté.

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11 réponses à Aux sources de la conspiration

  1. Thomas dit :

    ton pseudo est nul 😉
    ceci pour dire qu’il n’est pas moi ..
    mais jusque là on est d’accord..

  2. Thomas dit :

    A retenir :
    « Il y a quelque-chose de fondamental à propos de la nature de ces types de croyances » dit-elle. « Il existe des recherches passées montrant que les croyances dans les complots ne répondent pas vraiment bien aux contre-arguments, parce qu’elles ne reposent pas sur des arguments logiques dès le début. Le fait de montrer des arguments logiques pour les réfuter ne modifie donc pas l’avis de ceux qui y adhèrent. »

  3. Thomas dit :

    La croyance aux conspirations pourrait soulager la peur de la mort :

    http://www.charlatans.info/news/La-croyance-aux-conspirations

  4. Donald Forestier dit :

    Je tiens à vous exprimer ma gratitude la plus profonde pour avoir relayé cet article de fond du site antifasciste Luftmenshen. Cette pièce vient opportunément enrichir une collection qui ma foi commence à ressembler à quelque chose ! Vous avez bien raison de conserver votre anonymat lorsque l’on voit la véhémence de fascistes rampants comme Guile21. Il y a fort à parier sinon que vous vous seriez déjà fait molester par ces hordes d’Ourouk-Haï « qui ne savent pas raisonner * et manquent de culture politique » pour reprendre la fine et impartiale analyse de Thomas dans son dernier commentaire.

    L’exclusion de Guile21 est d’autant plus justifiée que ce n’est pas la première fois, comme le rappelle un des modérateurs lors d’un commentaire de cet article  » qu’il se montrait insultant à (votre) égard. » Certes il vous arrive à vous aussi de vous abandonner à la tentation des adjectifs disqualifiants, de friser de temps à autre avec la grossièreté, de faire des amalgames infamants sur la base d’informations erronées, mais, dans cette affaire, comme vous le soulignez justement, il y a deux côtés bien distincts : le mal : les conspis ; et le bien : les gens comme vous et nous. La situation est exactement la même que dans la guerre des étoiles et le seigneur des anneaux, qui constituent d’excellentes grilles d’analyse. En conséquence, ceux qui sont du côté du mal mentent systématiquement et n’ont pas le droit de truquer les informations ou d’insulter, tandis que nous qui sommes du côté du bien, pouvons à l’occasion commettre quelques écarts en termes de correction et de déontologie. Comme le souligne l’un de mes mentors, Bernard Henri Levy, dans son dernier ouvrage « de la guerre en philosophie », le débat idéologique est une guerre dans laquelle tous les coups sont permis. Le but seul importe, et qu’importent les moyens pour y parvenir, surtout quand on a la chance d’avoir eu la lucidité de repérer à temps le camp du bien.

    Bref, loin de m’émouvoir des procédés auxquels vous recourez pour faire progresser, je tiens à vous adresser mes plus chaudes félicitations pour ce travail ingrat que vous avez courageusement engagé depuis un mois. Je sais d’expérience que ce n’est pas facile ; il faut essuyer les insultes, affronter des taux de popularité extrêmement bas, supporter les illuminés qui vous soupçonnent d’être les enfants spirituels des délateurs qui sévissaient aux temps de la Collaboration, et ceci sans l’ombre d’un fondement. Quand je luttais contre la pandémie conspirationniste l’année dernière, j’ai dû prendre mon mal en patience, mais finalement c’est le meilleur qui a gagné, et, réconfort inestimable, je peux me regarder sans honte dans la glace chaque matin. Les conspis ne peuvent pas en dire autant.

    Continuez votre travail de sape, sans la moindre pitié, n’hésitez pas à insulter, mentir, faire des amalgames, à censurer les messages un peu trop dangereux (et malhonnêtes),à répondre à côté aux objections, à ne pas répondre du tout, à demeurer invisibles, tapis dans l’ombre. L’enjeu est trop important. La victoire contre la marée montante de la pandémie conspirationniste ne pourra s’obtenir, j’en ai peur, qu’en recourant à ces moyens sans doute discutables en des circonstances plus paisibles.

    En témoignage de ma profonde admiration, et au plaisir de vous relire très prochainement

    Donald Forestier

  5. zizi dit :

    COMMENT QU’CA VA AUJOURD’HUI LES GROS PORCS?

  6. François Belliot dit :

    Et bien ça commence à venir la manie de virer ceux qui avec qui vous n’êtes pas d’accord! Belle leçon de choses!… Après le commentaire de Charles supprimé il y a quelques jours… J’aime bien l’argument que vous employez pour justifier l’exclusion de Guile21: « ce n’est pas la première fois que vous vous montrez insultant à notre égard »… Et na!…En termes d’insultes et d’amalgames dégueulasses et infondés, vous êtes, je vous rassure, infiniment au-dessus de ce posteur. Faites attention quand même: vous allez rapidement vous retrouver comme Conspiracy.watch, à supprimer tout ce qui vous gêne, pour ne garder que ce qui est acceptable, et ça finira en autocongratulations staliniennes entre Rudy reichstadt et Aarkovic. Ne resteront plus sur les forums que les quelques esprits fétides qui ont osé souiller leur réputation de façon aussi sale et maladroite en participant à ce « je suis partout » des temps modernes qu’est ce site. En même temps comme vous mentez dans vos réponses ou que vous répondez à côté (en plus des insultes grossières dont vous adorez accabler vos ennemis), vous avez peut-être raison de faire commencer à régner en ces lieux une certaine « police de la pensée ». C’était le dernier élément qui manquait pour compléter un tableau bien sombre…

  7. Thomas dit :

    Suite à l’article de Slate et repris par Conspiracywatch (Complotistes contre complotistes), j’ai trouvé une vidéo de ce fameux Charlie Veitch ex-conspi, qu’il a intitulé Conspiracy Theorists are the Enemies of the Resistance :
    http://www.cveitch.org/?p=1676

    Sur le même blog on retrouve le fameux documentaire de la BBC auquel il a participé.

  8. Thomas dit :

    « Si vous les enfermer dans tel ou tel image ou camps et que vous les agressez, pensez vous qu’ils rejoindrons votre théorie ?  »

    Ce sont bien souvent eux qui s’enferment en voulant à tout prix défendre leurs chéfaillons conspirationnistes et perçoivent une agression là où il n’y a que démonstration de liens politiques/idéologiques avec l’extrême-droite (pour ne parler que de ça). On accepte difficilement de reconnaître qu’on s’est fait berné et manipulé. Ca m’est déjà arrivé.

    Enfin plus généralement, le conspirationnisme c’est l’engagement politique par le biais du raccourci systématique. Ca attire certes des gens curieux, instruits, militants et parfois révoltés (pas longtemps, vu l’asthénie qu’engendre ceux qui croient à la conspiration du silence) mais qui ne savent pas raisonner * et manquent de culture politique. Chose très répandue et ceci pour une raison très simple : l’école ne remplit plus ce rôle. Reste internet et là…

    *nb: C’est-à-dire par exemple être capable de distinguer une théorie fausse car infalsifiable ou ne pas se contenter de fausses évidences et autres impostures intellectuelles. C’est dur, ça s’apprend, et n’empêche pas toujours de se faire avoir à nouveau.

  9. Je trouve l’article intéressant, même si je ne partage pas tout. Je me considère clairement comme non-conspirationniste, et anarchiste. Mais ce qui m’attère dans ces discussions, enfin, commentaires, c’est de l’incapacité totale pour mieux démonter ou montrer comment fonctionne qq.chose, à prendre la place de, le point de vue de. A chaque fois, vous considérer ce qui est visiblement un ennemi comme des « cons » (je suis pas sexiste, mais j’ai du mal a remplacer cet expressions), des andouilles.

    Bref, j’ai l’impression que vous manquer une des qualités essentielle d’un pédagogue, de qq.un qui est capable d’expliquer pourquoi ce n’est pas bon et de montrer que d’autres voies ou visions sont possible. Pour moi il ne faut pas rentrer dans les débats sur ce qui est vrai ou pas dans les différentes théories élaborée (c’est mettre la main dans un engrenage pernicieux, ou l’équivalent plus ou moins de fanatiques auront toujours le dernier mot parcequ’il passe leur temps entier à élaborée LA théorie ad-hoc [voir K.Popper] qui va prendre en compte votre critique, mais la faire glisser), mais uniquement pointé les aspects politiques et surtout les conclusions qui eux sont critiquable en tant que tel.

    De même, faire une théorie audacieuse quand a l’origine historique de l’attitude conspirationniste et son rôle dans la transition vers le fascisme est assez surprenante, et demanderai beaucoup plus de travail. C’est une thèse a elle toute seule. Il y a d’ailleurs de très bon livre sur le sujet qui montre que la théorie du complot est un atout stratégique majeur pour… tout pouvoir, pas seulement pour l’extrême droite. C’est juste que plus les positions politiques ou arguments sont creux, plus ils vont y recourir, mais il y a d’autres outils aussi très puissant : le messie ou homme providentiel par ex, ou encore le mythe de l’age d’or. Sur ces idées voir : GIRARDET (Raoul), Mythes et mythologies politiques
    Mais surtout l’erreur majeure consiste a rassembler tout ces gens derrière la classification de conspirateurs et de relié donc le tout a : il n’y adonc rien a attendre d’eux ou a espérer. Même pas de conversion : ils sont irrémédiablement dans leur camps… C’est absurde comme raisonnement pour tout ceux qui comme moi travaille dans l’éducation. Les gens changent, évoluent… à condition de leur laisser la possibilité de croire qu’ils peuvent changer ou évoluer. Si vous les enfermer dans tel ou tel image ou camps et que vous les agressez, pensez vous qu’ils rejoindrons votre théorie ? Bien sur que non ! Ils iront au contraire se réfugier dans un groupe qui eux les accueilleras a bras ouvert…
    Je ne dis pas qu’il faut accueillir tout le monde est dire, c’est super ! Mais resté uniquement sur des propos stricts, rigoureux et sans insulte mais aussi très clair sur les positions. Moi, c’est clair : je suis anarchiste, je n’adhère pas aux théories du complot sur le 11 septembre, sur un capitalisme juif qu’on pourrait remplacer par un capitalisme national etc. Mais ça ne m’empêche pas de ne pas être méprisant.

    Personellement j’ai déja proposé qq.notes rapides sur le rapport politique conspirationnisme ici :
    http://triplebuze.blogspot.com/2011/09/notes-sur-conspirationnisme-et.html

  10. Bien sûr que les Musulmans font l’objet d’un racisme et de discriminations. Simplement, ce n’est pas le propos de ce texte et force est de constater que la majorité des théories du complots visent plutôt les Juifs que les Musulmans (et ne font rien ni ne proposent rien par ailleurs pour lutter contre ces deux formes de racisme, et pour cause !). Et l’analogie (qui n’est pas anachronisme) avec le nazisme nous paraît tout à fait justifiée, les théories du complot ayant depuis toujours un vieux fond antisémite et ayant servi de référents idéologiques aux fascismes des années 1930 et 1940 – dont le nazisme – comme le (dé)montrera bientôt la conférence d’un historien spécialisé dans la question dont nous sommes en train de préparer la mise en ligne, conférence qui a été organisée il y a quelques mois par le Forum social des quartiers populaires (qui comme son nom l’indique compte dans ses rangs des jeunes des quartiers populaires, majoritairement d’origine musulmane et issus du MIB et de la Marche des Beurs).

    Et merci pour les félicitations sur « l’étude de fond », que vous qualifiez immédiatement de « mixages de raccourcis, d’emphases, d’amalgames en tout genre » et de « torchon » sans visiblement y voir de contradiction. Comme vous nous gavez, on vous vire, d’autant que ce n’est pas la première fosi que vous vous montrez insultant à notre égard.

  11. Guile21 dit :

    Enfin un véritable article ! Bravo ! Une étude de fond sur les conséquences fascisantes du conspirationnisme (même si encore une fois, vous ne pouvez vous empêcher de charger la mule avec Alain Soral… mais bon, pour une fois, cela ne constitue pas l’essentiel de l’article). Je souligne l’effort fait ici, mais ce sera certainement la seule concession que j’émettrai. Car pour le reste, votre étude m’est apparu comme un mixages de raccourcis, d’emphases, d’amalgames en tout genre, sans aucun recul ni lucidité, mettant sous silence des pans entiers d’éléments sociologiques qui vous déplaisent : vous utilisez les mêmes méthodes que ceux que vous combattez. Votre seule différence est d’être « dans l’autre camp ».

    Il y a tant à dire sur ce torchon d’article (notamment vos comparaisons complaisantes avec le troisième Reich, dont la politique actuelle des Etats-Unis en est l’héritier le plus probant à l’heure actuelle, il faut le souligner) que je ne sais par où commencer. Mais plutôt que de m’étaler sur les nombreuses généralités énoncées ici, je m’en vais me concentrer sur un point particulier de votre thèse. Non pas pour la démonter puérilement (quoique, peut être un peu), mais surtout pour tenter de vous apprendre quelque chose.

    Voici ce que vous dites : « l’ex-camarade devenu conspirationniste n’est pas horrifié par ces révélations, il ne subit aucun choc particulier, il ne se remet en cause sur rien. Au contraire, c’est généralement à ce moment-là qu’il rompt définitivement les liens avec son ancien camp et décide que l’ennemi est désormais l’antifasciste ». Pourquoi donc les conspirationnistes se braquent-ils si fermement face à une déclaration aussi grave ? Vous ne posez pas cette question, vous n’y répondez pas (ou de manière très allusive).

    Je ne répondrai pas au nom de tout les « conspis » qui, contrairement à ce que vous avancez, ne sont pas tous de même nature, chose qui relève, vous en conviendrez, du stéréotype… base du racisme et de l’ostracisme (voyez, je peux aussi faire des raccourcis, c’est très facile). Je ne répondrai qu’en mon nom, de par mon expérience personnelle, et en mon regard sur vos articles.

    Pourquoi camperai-je sur mes positions face à vos dénonciations d’Alain Soral par exemple ? Votre réponse : parce que je suis déjà endoctriné par le fascisme. C’est un peu plus complexe que ça. Je préfère vous l’annoncer de suite, la soi-disant cassure est beaucoup de votre responsabilité.

    Tout d’abord je me présente. Politiquement, je suis de gauche. Parce que les concepts qui m’animent (anti-racisme, égalité des sexes, humanisme, etc…) me rapprochent plus des idées de la gauche, voire de certaines idées d’extrême gauche (notamment sur les libertés individuelles). Mais je refuse catégoriquement que l’on me pose comme un ennemi de la gauche parce que je ne suis pas un militant actif, un outil engagé dans la lutte des classes. Je suis de ceux que vous semblez rejeter parce qu’ils ne sont pas à 100% dans votre camp. Le fait que je n’ai pas ma carte du parti socialiste ne fait pas de moi un outil de l’extrême droite. Pensez des choses comme cela, et laisser planer le doute comme vous le faites dans vos nombreux raccourcis, relève précisément du conspirationnisme. Etes vous des paranoïaques qui voyez des fascistes partout ?

    Je me considère personnellement comme un ‘truther’ (ce terme que vous honnissez désigne la personne qui doute de la version officielle et qui réclame la vérité sans pour autant adhérer à la ‘grande théorie du complot’). Et si je ne suis pas un ‘complotiste’, je pioche dans des articles conspirationnistes des informations pour ma recherche personnelle… mais au même titre que je pioche des informations dans des sites de debunking (je ne suis pas buté, et j’ai admis devant la démonstration les grandes incohérences de certains films comme « zero » ou « loose change », et je ne savais qui était Alain Soral avant de venir ici et je me fous de ce fasciste éhonté d’ailleurs). Si je viens ici, et que je réagis, c’est aussi pour savoir ce qu’il en est dans votre ‘camp’ (j’utilise ce mot uniquement parce que vous vous clivez). Je pousse au dialogue, car là est le véritable intérêt. Je veux savoir comment vous vous adressez à moi, savoir si vous me considérez comme un interlocuteur… ou comme un ennemi. Je vous l’annonce, de par vos textes et vos réactions, aujourd’hui j’accorde aussi peu de confiance en vous qu’en certains hurluberlus que vous dénoncez.

    Ce texte dans sa simplification à outrance et ses amalgames me définis, moi qui doute de la version officielle des évènements du 11 septembre, comme un fasciste en devenir (quoique, votre conclusion me définirai plus comme un fasciste tout court). Le fait de douter d’une version qui sur de nombreux points ne tient pas debout va m’amener, à coup sûr, à détester le peuple juif. Permettez-moi d’avoir encore un cerveau et une considération pour la vie humaine.

    Voici votre erreur. Vous considérez vos interlocuteurs comme de fiéfés imbéciles. Les moins imbéciles se braquent peut être parce que vous préférez parler et disserter, endoctriner, plutôt que les écouter… les entendre surtout. La majeure partie des arguments que vous placez dans votre texte vous définissent vous même :
    – Dans l’imaginaire du (anti-conspi), il est un combattant courageux, et rien ne le fera douter de ça.
    – Et pourtant ça marche. Et pourtant, (interroger) point par point ces théories (officielles) n’a absolument aucun effet sur celui qui est entré de plein pied dans la logique (anti-conspi).
    – l’ex-camarade devenu (anti-conspi) n’est pas (intrigué) par ces révélations, il ne subit aucun choc particulier, il ne se remet en cause sur rien.

    Vous remettez-vous en cause ? J’ai admis l’inanité d’un documentaire tel que « zero » qui affirmait que le pentagone avait des lance-missiles cachés. J’ai admis (sans beaucoup d’efforts) que l’implication d’Israël dans le 11 Septembre n’est ni prouvé, ni plausible, ni même pertinent. Réussirez-vous à admettre, vous, que moi, Guile21, soit de bonne foi et ne risque pas de voter pour Marine Le Pen, ni maintenant, ni dans 10 ans ? Pouvez-vous considérer aussi que je ne suis pas le seul individu dans ce cas là ?

    Il est difficile de prévoir votre réponse quand on peut lire ces lignes dégueulasses :
    « Nous ne sommes pas en 1941, et les adeptes du conspirationnisme ne sont nullement confrontés au choix et à la situation des allemands réservistes face à l’extermination des juifs. Pourtant, en Norvège, un jeune homme parfaitement ordinaire […] a lui aussi pu tuer […] un ennemi bien pire en maillot de bain qu’en uniforme, justement parce qu’il n’est pas ce qu’il paraît être. »

    Si ce morceau de texte ne vous interpelle pas, si cet amalgame au second degrés (c’est à dire joindre deux amalgames par le biais d’un évènement tiers, vous faites très fort) ne vous fait pas vous remettre en question, c’est que vous avez perdu tout sens critique. Et j’ajouterai même, tout sens commun.

    Messieurs, j’attendais avec impatience ce texte, et il n’a réussi à ne me prouver qu’une seule chose. Vous êtes aussi ignobles que ceux que vous combattez. Peut être est-ce pour cela que je suis braqué ? Peut être pas ? Peu importe : la reponse, vous l’avez déjà.

    Guile21

    PS : Je m’étonne depuis plusieurs articles (et un commentaire que j’ai eu en réponse) d’une certaine tendance de votre part qui me gène de plus en plus (et cet article y contribue). C’est sans ironie ni chausse-trappe que je vous le demande : n’êtes-vous pas un peu racistes ?
    Je m’explique : j’ai cru remarquer la fixation que vous faites sur l’antisémitisme. Non pas que cette cause doive être passée sous silence, au contraire… mais cette fixation se fait au détriment de constats de discriminations envers d’autres peuples. Je pense notamment au peuple musulman, souffrant d’islamophobie caractérisée depuis le 11 septembre. Dans ce texte-ci, cet état de fait est cité pour la première fois, mais il constitue un petit paragraphe dont l’argumentaire est particulièrement mou et court (4 lignes). Je cite notament en exemple passé ce commentaire un peu bizzare : http://conspishorsdenosvies.wordpress.com/2011/09/09/reopen911-porte-ouverte-vers-l-extreme-droite/#comment-801 (début du troisième paragraphe).
    De là, j’ai deux questions à vous poser :
    – Est-ce que ce déséquilibre est volontaire ?
    – Si oui, pourquoi ? Si non, qu’en pensez-vous ?
    J’espère que vous aurez l’intelligence de ne pas me taxer d’antisémite face à cette interrogation. Ce serait tout à fait fâcheux et hors de propos.

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